MAÎTRE DE PORT DE PLAISANCE- KERNEVEL – FLORENT LE MOIGNO
Abri artificiel ou naturel aménagé pour recevoir les bateaux, un port est plus ou moins grand. Il peut accueillir des navires de plaisance, de pêche ou de commerce qui sont de passage ou qui y ont une place à l’année. Dans chaque port, il y a un coordinateur appelé Maître de Port dont les fonctions sont très variées. A Kernevel, port de plaisance situé dans la rade de Lorient et ancré à Larmor-Plage, Florent le Moigno, est le maître des lieux depuis 2015. Rencontre.
Concrètement en quoi consiste votre métier ?
Maître de port est un métier très riche au quotidien et qui évolue au fil de l’année, en fonction des saisons traversées.
A la base de mon travail, il y a trois domaines :
Vos clients, quels sont-ils au port de Kernevel ?
Nous avons à disposition 1000 places. Parmi elles, une centaine est dévolue à des professionnels, loueurs de bateaux ; les autres sont attribuées à des particuliers. Tous, en tant que clients, peuvent prétendre à bénéficier de services et d’infrastructures de qualité et en état.
Qu’entendez-vous par infrastructures justement ?
Le périmètre du port n’est pas constitué uniquement du plan d’eau et des parties à flot tels les pontons, il y a aussi les parties terrestres comme la capitainerie ou encore le parking.
Les agents de port doivent donc assurer l’entretien et la maintenance des parties flottantes, c’est-à-dire, des pontons qui doivent être en bon état, bien amarrés à des pieux, qui sont eux-mêmes bien ancrés dans le sous-sol. Tout comme ces mêmes agents peuvent se retrouver à assurer la propreté du parking ou encore tailler une haie qui se trouverait dans le périmètre. Aucune tâche ingrate chez nous. Et ceci, en toutes saisons qu’il gèle ou sous la canicule !
Aucune saison morte dans un port si je comprends bien ?
Effectivement pas de répit pour notre équipe, mais les tâches diffèrent en fonction de l’époque de l’année.
Entre les mois d’octobre et de mars, les travaux d’entretien majeurs sont entrepris lorsque les pontons sont désertés. Il nous faut aussi préparer les contrats de nos clients, etc..
Au printemps et en été au contraire, l’équipe est dédiée davantage à l’accueil des clients à la capitainerie et à la gestion du plan d’eau.
Et, en toute saison, la météo peut nous apporter quelques désagréments. Tempête, coup de vent fort annoncé, il faut être sur le pont, dehors, prêts à intervenir de nuit comme de jour.
Quelles sont les principales qualités dont il faut être dotées pour remplir cette fonction de Maître de port ?
Un manager de port doit être en premier lieu à l’écoute de son équipe, et faire preuve d’empathie. Il faut aussi être dynamique, prendre des initiatives, développer des idées, être créatif. C’est un métier varié et complet avec de la gestion humaine et de la gestion de projets.
Il faut être doué d’un bon esprit d’équipe. La porte de mon bureau est ouverte en permanence, chacun est le bienvenu. L’entraide est primordiale, on ne peut pas fonctionner seul dans son coin. La polyvalence est également le maître mot chez nous. Il n’y a pas deux journées se ressemblent.
Quel a été votre parcours ?
Je suis titulaire d’une maîtrise en sciences de la vie et de la terre. Je me destinais à l’enseignement. Par la suite, je me suis inscrit en licence professionnelle des métiers du nautisme et de la plaisance à l’UBS de Lorient en 2008. A l’issue de ce cursus, en 2010, j’ai postulé à la SELLOR, société d’économie mixte qui gère, entre autres les ports. J’ai été recruté en tant que saisonnier pendant 7 mois au port de La Base.
Par la suite, un poste s’est libéré ; de saisonnier, j’ai été confirmé en tant qu’agent de port. Daniel Dagorn qui était alors maître de Port à Kernevel, a pris sa retraite en 2015 et m’a proposé de lui succéder, ce que j’ai accepté.
Saisonnier, stagiaire, agent de port et maitre de port, c’est le parcours d’évolution classique dans notre domaine. Un parcours initiatique : le terrain avant tout et ensuite on évolue au gré des possibilités. Il n’y a pas un diplôme de maître de port. En revanche, l’AFPA de Lorient propose une formation d’agent de port.
Nous prenons souvent des stagiaires afin qu’ils se rendent compte de la diversité du métier et, pourquoi pas créer des vocations !
Je tiens à préciser qu’il n’y a pas besoin d’être un passionné de voile ou un pratiquant, l’activité est ouverte à toute personne motivée, homme ou femme, qui a envie de s’investir et d’apprendre au contact d’une équipe.
Et demain ?
Au-delà de continuer à offrir les services que nos usagers attendent de nous, c’est à nous d’être créatifs et de proposer des nouveautés. Nous fourmillons de projets.
Par exemple, nous avons créé le « Boat Club », un service qui permet de naviguer à l’année, sur un bateau sans contrainte. Les personnes adhèrent, réservent une embarcation et viennent en prendre les clés pour quelques heures sans se soucier du reste, et ce autant de fois qu’elles le souhaitent pendant l’année. Cette plaisance partagée est une autre façon de pratiquer qui a un franc succès.
Personnellement, je m’occupe aussi de la démarche environnementale dans tous les ports de la SELLOR. Il faut répondre à une norme pour être certifié port propre. Label que nous avons. Il est important d’expliquer cette démarche à la fois au près des collègues, des agents de port mais aussi auprès de nos clients. De former et de communiquer le plus souvent possible sur ce thème.
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